Musique

Interview de ECHO 回聲樂團

Avec plus de dix ans de carrière, ECHO 回聲樂團 est l’une des formations phares de la scène musicale indépendante taiwanaise, dont la renommée a même dépassé les frontières de l’île, puisque le groupe s’est vu inviter à se produire à New York dans le cadre du CMJ Music Marathon ou encore au Sound City Liverpool. A l’image de Sandee Chan, impossible de traiter l’intégralité de la carrière du quatuor en une seule interview. C’est donc une petite entrevue découverte, en compagnie de Pochang (le bonhomme également derrière Indievox et Streevoice), que je vous propose aujourd’hui, afin de plus ample connaissance avec cette valeur sûre de l’île.

Bonjour et merci d’avoir accepté cette interview. Pouvez-vous nous présenter ECHO 回聲樂團 ?

Nous sommes ECHO 回聲樂團, un groupe de rock taiwanais. Je suis le chanteur, Pochang.

Pouvez-vous nous présenter les différents membres du groupe ?

Il y a quatre personnes dans le groupe : Pochang Wu, au chant et à la guitare. Ian Lo en guitare principal. Wen-yen Chiou à la basse. Et Yoyo Mu à la batterie.

Quelle est l’origine et le sens du nom du groupe ?

« ECHO » est tiré du nom du club de notre université. Nous étions tous membre du club ECHO. Nous pensons également que « la musique est l’écho de l’âme », donc ceci en est le sens.

Echo est né en 1998, à l’Université nationale Tsing Hua. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la formation et le début de la bande ?

Comme je le disais, nous étions dans le club ECHO. À l’été 1998, nous avons formé un groupe de reprises à l’école, et nous voulions nous faire un peu d’argent en se produisant dans un pub à proximité. Même s’il a fermé un mois plus tard, nous avons encore continué à pratiquer, et même commencé à faire nos propres trucs. L’année suivante, nous avons été invités au Formoz Festival comme groupe original, et nous avons commencé à faire des concerts à Taipei.

Dès votre premier album, 感官驾驭, en 2002, vous avez reçu un accueil critique très positif. Vous avez même été recommandé par Wu Bai. Qu’avez-vous ressenti d’être ainsi reconnu dès votre premier album ?

Après l’enregistrement du premier album, je suis parti pour avoir un diplôme de l’Université de New York, sous la pression de ma famille. À l’époque, j’ai même pensé que notre album ne sortirait jamais. Et trois mois plus tard, je suis retourné à Taiwan, ne voulant pas le regretter. Alors, quand l’album a reçu de nombreux commentaires favorables, j’ai été surpris, honoré et très heureux de ma décision.

Le titre de votre deuxième album, sorti en 2007 et comprenant 24 pistes, se réfère à la prise de la Bastille en 1789. Pourquoi cette ? Que cet événement vous inspire ?

Nous, les gens de la ville, sommes tous dans une sorte de prison, qu’elle soit formelle ou spirituelle. La prise de la Bastille représente une libération remarquable dans l’histoire de l’humanité, et je pense que tout le monde, y compris nous, avons besoin de notre propre révolution. A propos du titre, il est inspiré par la chanson « Bastille Day » de Rush, que j’ai entendu lors d’une journée maussade au bureau.

En 2008, vous avez entrepris une tournée de plus de 100 concerts, devenant ainsi le premier groupe à se produire à Taïwan dans une salle de cinéma. Pouvons-nous parler un peu de cette année ?

Ce fut une année folle. Nous sommes un groupe indie, et la promotion la plus efficace et la moins coûteuse est de faire des concerts. Le plan de 100 concerts a été appelé « Everywhere ECHO ». Nous avons presque joué en live dans tous les endroits que vous pouvez imaginer : campus, parc, gondole, bus, prison (reflétant le titre de l’album)… et dans l’un des plus vieux cinéma de Taiwan. Parce qu’il est vieux, il y a une scène devant le grand écran. Nous avons fait beaucoup d’art vidéo durant ce show, et j’ai pris du plaisir.

En 2010, vous collaborez avec Greenpeace et sortez un nouvel album, Virgin Air. Pouvons-nous parler de votre collaboration avec Greenpeace et de cet album ?

En fait, nous avons travaillé en collaboration avec Greenpeace pour la chanson titre de l’album, Virgin Air, et non sur l’ensemble de l’album. C’est une chanson pour la campagne taiwanaise de Greenpace « Stop Climate Change ». Le titre est tiré d’une poésie écrite par un célèbre poète taiwanais Yu Guangzhong. Virgin Air signifie « le premier souffle du printemps »

Par ailleurs, c’est avec cet album que vous avez commencé à travailler avec Qian Xiu Xu. Comment l’avez-vous rencontré ? A-t-il apporté quelque chose à votre musique ?

Nous nous sommes rencontrés lors du Virgin Air concert en collaboration avec GreenPace. Il est venu voir notre concert, et nous étions à la recherche d’un producteur à l’époque. Je pense qu’il est tout à propos de notre destin. Il nous a beaucoup apporté, rafraîchi le concept et l’attitude, ainsi que la façon dont nous faisons et écoutions de la musique. Il est comme Polaris (ndlt : étoile polaire) pour nous.

Vous rendez hommage à John Lennon avec la chanson « Dear John ». Que représente John Lennon pour vous ?

Les Beatles sont la raison pour laquelle j’ai commencé à aimer la musique rock. J’admire toujours l’écriture des chansons et l’attitude de John Lennon. Il est une lumière brillante pour moi.

Les gens louent la qualité de vos textes. Parlez-nous de sujets que vous abordez dans vos chansons. Où trouvez-vous l’inspiration ? Comment travaillez-vous pour créer une chanson ?

L’inspiration vient de partout et de nulle part. Tout ce que je peux faire est de continuer à créer et attendre qu’elle vienne. J’ai écrit des chansons sur l’amour, les amis, les idoles, la terre, la politique… et le monde dans lequel nous vivons

Votre musique oscille entre rock psychédélique et Brit-rock, pour créer des sons uniques. Comment décririez-vous votre style ? Quelles sont vos influences musicales ?

Je préfère laisser les gens décrire notre style de musique. C’est du rock à coup sûr. Nous sommes fortement influencés par des groupes rock britanniques des années 60 aux années 90, des Beatles à Radiohead, de Bowie à Suede.

Pouvez-vous parler un peu de l’évolution musicale du groupe ?

Il est difficile d’en dire peu parce que ça va être une longue histoire 😛
Pour parler simplement, nous sommes toujours une bande de « guitares-driven », juste de plus en plus pur.

Quel est votre point de vue sur l’évolution de la scène musicale indépendante taiwanaise / Major depuis que vous avez commencé ?

Il y a une énorme différence entre aujourd’hui et il y a 10 ans. Maintenant, nous avons beaucoup de groupes, de grands labels, de sites Web dédiés à la musique indie, de salles de concert et de festivals ici. Il était impossible d’imaginer ça quand nous avons commencé. Je pense que nous sommes assez chanceux comparé à d’autres pays d’Asie.

Puisque vous avez eu l’occasion de jouer à l’étranger, pensez-vous que la musique taiwanaise peut être reconnue au niveau international en dehors de la communauté chinoise ?

Je ne sais pas. Je pense aux questions linguistiques. Si un jour le Mandarin devient aussi important que l’anglais, nous aurons une chance.

Pour les personnes qui découvrent ECHO à travers cette interview, quel(le) chanson / album leur conseilleriez-vous comme le plus représentatif de votre univers pour commencer ? Ou juste votre chanson / album favori ?

De mes sentiments actuels, essayez la chanson 恋人絮语.

Pour finir, quels sont vos futurs projets et avez-vous un message pour vos auditeurs français ?

Nous allons sortir notre nouvel album plus tard dans l’année. Nous espérons vous voir bientôt en France !

Remerciements à Pochang pour sa disponibilité et pour le temps qu’il a consacré à l’interview.
Si des tournures de phrases ou des points vous semblent bizarres n’hésitez pas à me le signaler.

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