Culture

[Fête] Fête de la mi-automne / Fête de la Lune 中秋節

La Fête de la mi-automne ou Fête de la Lune est, après le nouvel an lunaire, le plus important événement du calendrier chinois. Célébré le 15ème jour du huitième mois (八月十五夜), la Lune est alors, normalement, plus ronde et brillante que jamais, symbolisant la famille et le rassemblement. La fête tire ses origines de faits historiques et d’une légende romantique extrêmement connue et appréciée.

Origine

Comme pour de nombres fêtes, les origines de la fête de la Lune se mêlent entre histoire et légende. La légende autour de la Fête de la Lune prend racine dans la très populaire légende de Houyi et Chang’e, connue sous diverses versions. Je vais, pour rendre les choses plus simples, me référer aux segments communs sur lesquels les différentes versions s’accordent.

Un jour, dix soleils sont apparus dans le ciel, rendant impossible la culture de la terre et asséchant les rivières. L’empereur Yao, mythique souverain de l’antiquité chinoise, demanda alors à l’archer légendaire, Hou Yi, d’user de son talent pour en abattre neuf. Ce que Hou Yi fit avec succès. Après cet exploit, la réputation de Hou Yi fut alors décuplée. Un jour, la déesse Xiwangmu, maîtresse du Jardin de longue vie, offre à Hou Yi un élixir lui permettant de devenir immortel. Ne voulant pas se séparer de sa femme, Chang’e, il expliqua la chose à cette dernière en rentrant chez lui et lui demanda de conserver cet élixir enfermé. Mais un jour, alors que Hou Yi était parti chasser, Chang’e ne resista pas à la tentation et commença à boire l’élixir. Son mari rentrant, Chang’e, surprise, avala alors le breuvage tout entier. Une autre version fait intervenir Feng Meng, l’un des disciples de Hou Yi. Feng Meng, jaloux du cadeau fait par la déesse Xiwangmu à son maître, monte un stratagème afin de s’emparer du présent. Le jour où celui-ci part chasser, Feng Meng, prétextant d’être malade afin de ne pas y participer, se rend à la maison de Hou Yi afin de forcer Chang’e a lui donner l’élixir. Se voyant dans l’incapacité de pouvoir résister à Feng Meng, cette dernière boit entièrement le breuvage afin qu’il ne puisse pas tomber entre les mains du disciple de Hou Yi. Ayant absorbé le double de la dose normale, elle se mit alors à flotter et perdant le contrôle s’envola dans le ciel. Pensant alors au fait qu’elle ne pourrait plus revoir son mari, elle réussit à se réfugier sur l’astre le plus proche, la Lune. Depuis, séparé de son mari, Chang’e réside sur l’astre lunaire, dans un palais de jade, nommé Vaste froidure. Ses seuls compagnons sont un apprenti immortel et bûcheron Wugang, ainsi qu’un lièvre apothicaire, surnommé le « lièvre de jade », fabriquant continuellement l’élixir d’immortalité. Dans certaines versions ce dernier est secondé d’un crapaud. Hou Yi, empli d’une infinie tristesse, cria sans cesse le nom de sa femme en direction du ciel. Découvrant un soir de pleine Lune une ombre semblable à celle de Chang’e sur l’astre, Hou Yi tenta de rattraper la Lune en courant à sa suite, mais sans succès.

Bien que des traces remontent jusqu’aux dynastes Xia, Shang et Zhou, ce n’est que sous les Tang qu’elle devient officielle. On trouve les première traces des gâteaux de Lune sous la dynastie Tang. À l’époque, le royaume devait faire face à une minorité nationale qui lançaient régulièrement des attaques sur la frontière nord du pays. L’empereur Li Shiming ordonna alors au général Li Ning de prendre des mesures pour mettre fin à cette menace. Après plusieurs longs mois de guerre, le général rentra victorieux le 15e jour du 8e mois de l’année. Un marchand de Chang’an, pour célébrer cette victoire, décida de créer des gâteaux ronds, à l’image de pleine lune que l’on pouvait observer dans le ciel ce jour-là, et les offrit à l’empereur. L’Empereur les distribua à ses ministres et leur dit qu’il fallait les manger pour inviter la lune.

La tradition historique populaire veut que le signal qui lança la révolte des Chinois Han contre la dynastie mongole Yuan, dominant alors la Chine et les Han, fut donné grâce à des gâteaux de Lune. À la différence des Chinois, les Mongols ne mangeaient pas ces gâteaux, ce qui donna l’idée de faire passer par ce biais des messages cachés à destination des rebelles sans que les Yuan ne les découvrent. Et le message caché dans les gâteaux était : « Tuez les barbares le quinze jour du huitième mois ». Pour que ce message soit diffusé à une très large audience, une rumeur comme quoi la Peste était en train de ravager le pays fut lancé, et que le seul moyen de se protéger était de manger ces petits gâteaux. La chose permit au message de se répandre à tous les Han du pays, qui grâce à cette manœuvre coordonnée réussirent à renverser les Yuan, amenant l’avènement de la dynastie Ming. Depuis, ces petits gâteaux ont pris le nom de gâteau de la Lune.

Traditions et coutumes

Qui dit fête de la Lune dit gâteau de la Lune, ou Yuèbǐng 月餅 en chinois. Rond (même si l’on trouve des variantes carrées), comme la Lune, ces gâteaux sont traditionnellement fourrés avec de la pâte de haricots rouge / datte / soja avec un jaune d’œuf salé en son milieu. Le dessus du gâteau est décoré de motifs, souvent des sinogrammes présentant soit la saveur du gâteau soit de bonne augure, voire même représentant Chang’e s’envolant vers la Lune. Il est de tradition d’offrir des gâteaux de Lune à sa famille et ses relations professionnelles. Ce point est d’ailleurs le plus important, non du fait que le gout des gâteaux soit apprécié, jugé d’ailleurs trop pâteux et calorique, mais parce que c’est une tradition ancestrale très ancrée et respectée. C’est d’ailleurs pourquoi des coffrets luxueux contenant des gâteaux de Lune sont monnaies courantes, voire même des versions en or.

La fête étant centrée sur la famille, on trouve de nombreuses animations et festivités tournant autour du couple famille / Lune. On se réuni ainsi entre amis et / ou avec sa famille autour d’un pique-nique nocturne ou comme on le voit aussi très souvent autour d’un barbecue, afin de manger en profitant du clair de Lune. Dans les grandes villes, les parcs et les cours des écoles restent ouverts afin d’offrir la possibilité aux habitants de venir s’y installer. On croise aussi de nombreuses lanternes un peu partout, permettant, en plus de profiter de leur beauté, d’imiter la luminosité de la Lune dans les rues.

Cette fête est aussi très appréciée de part le temps alors doux et clément de la période de l’année où elle se situe, permettant d’en profiter pleinement. De même, placée sous le signe la Lune et du romantisme à travers la déesse Chang’e, certaines couples en profitent pour se déclarer. Le jour d’avant le festival, le 14ème jour du 8ème mois, est le « Moon Welcoming ». Le lendemain du festival, le 16ème jour du 8ème mois, est lui qualifié de « Moon chasing ».

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